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La loi fédérale sur l'exécution
des peines (Strafvollzugsgesetz ou StVollzG) fixe le régime de
détention. L'administration et l'organisation du quotidien relèvent
de la compétence des 16 ministères de la Justice fédérés
qui décident des modalités d'application de cette loi fédérale.
Le StVollzG contient une section intitulée réglementation
spéciale pour l'emprisonnement des femmes (articles 76 à
80 StVollzG) se rapportant à la maternité.
Une décision juridictionnelle est nécessaire pour la mise
en détention préventive. Elle ne peut pas durer plus de 6
mois (article 121 du Code de procédure pénale). Une prolongation
est possible pour les nécessités de l'instruction. Les services
chargés des instructions sont suspectés de parfois dépasser
ce délai sans motif légitime. Dans certains cas, la détention
préventive peut durer plusieurs années. Une femme est restée
en détention préventive pendant 3 ans et 8 mois, avant d'être
acquittée pour manque de preuves par la juridiction suprême
en janvier 1999.
Les
femmes représentent 4,5 % de la population carcérale
totale au 31 juillet 1998. 868 femmes prévenues, dont 52 mineures,
sont incarcérées à cette date. Sur les 2 202 femmes
condamnées, 187 l'ont été alors qu'elles étaient
mineures. 646 femmes exécutent une peine inférieure
à 6 mois, 481 une peine allant de 6 mois à 1 an et 888 une
peine supérieure à 1 an. 19 % des femmes détenues
au 31 mars 1997 sont étrangères.
Les
personnes transsexuelles sont emprisonnées dans un établissement
correspondant à leur sexe biologique au moment de leur incarcération.
Les statistiques sur leur nombre ne sont pas établies. Au moins
deux personnes transsexuelles étaient incarcérées
les années passées à Brême.
Au 31 juillet 1998, 231 femmes sont retenues en Abschiebungshaft
(détention provisoire avant expulsion). 10 % des personnes en situation
irrégulière détenues en 1997 sont des femmes. Le
nombre de femmes en Abschiebungshaft diffère sensiblement
d'un Land à un autre : il est de 82 le 11 novembre 1998
en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de 2 dans la Sarre en octobre
1998. Entre 1997 et 1998, la durée moyenne de rétention
varie entre 16 jours en Brandebourg et 35 jours en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Un
nombre important de femmes sont emprisonnées au motif de
non-paiement d'amendes selon l'article 43 du Code pénal, bien qu'il
soit possible de commuer cette peine en travail d'intérêt
collectif. Sur les 2 501 femmes condamnées au 31 juillet 1998,
223 sont incarcérées pour ce motif. Cette condamnation révèle
la grande précarité sociale des femmes concernées
: les femmes toxicomanes et les alcooliques sont très souvent l'objet
de ce genre de détention.
L'incarcération préventive visant à prévenir
des troubles à l'ordre public est régie par une loi de police
spécifique à chaque Land. Les lois de police de Bavière,
de Bade-Wurtemberg et de Saxe prévoient de telles détentions,
qui peuvent durer jusqu'à 14 jours. En pratique, cette mesure d'incarcération
permet de détenir une personne considérée comme potentiellement
dangereuse. Il arrive qu'elle soit également utilisée lorsque
les mesures d'éloignement d'un endroit déterminé
(Platzverweis) ne sont pas respectées. Une arrestation de
plusieurs heures est possible. L'aire de bannissement concerne éventuellement
une très grande partie des villes. Cette mesure
peut intervenir lorsque des manifestations sont susceptibles de dégénérer.
En 1996, près de 700 personnes sont arrêtées et détenues
à Brême pour cette raison, dont certaines plus de 19 heures
sans accès aux sanitaires ni à une assistance juridique.
Dans la même année, près de 1 800 personnes sont soumises
à un bannissement à Hanovre. Ces mesures ont en partie été
déclarées illégales par des décisions des
tribunaux.
La
prostitution peut être une infraction à l'ordre public,
si elle est exercée dans certains lieux, appelés Sperrbezirke
(article 120 OWiG, Ordnungswidrig-keitengesetz), et à
certaines heures. Ces espaces sont très nombreux et couvrent parfois
la quasi-totalité des villes. La prostitution y est punie d'une
amende. Le non-respect renouvelé de cette interdiction ou le non-paiement
de l'amende rend la prostituée passible d'une autre amende ou d'un
emprisonnement d'une durée de 6 mois (article 184b, Code pénal).
Trois femmes sont détenues pour motifs politiques liés
à la Fraction armée rouge (RAF). Au cours de leur détention,
ces détenues sont à plusieurs reprises maintenues pendant
des longues périodes en cellule d'isolement et soumises à
d'importantes mesures de sécurité.
Selon
les statistiques officielles du ministère fédéral de
la Justice, huit femmes sont décédées en 1996
dans les établissements fermés. Sur ces huit décès,
quatre sont enregistrés comme étant dus à des suicides
et deux comme étant accidentels. Aucune information supplémentaire
n'est fournie sur les deux cas restants.
Le suicide est la cause principale des décès (1).
Aucune enquête n'est obligatoire suite à un décès
en prison. Une autopsie doit être pratiquée lorsque la cause
du décès est suspecte.
La
proportion de migrantes sans titre qui tentent de mettre fin à leurs
jours est élevée. Selon l'organisation non gouvernementale Pro-Asyl,
au moins 37 hommes et femmes se sont suicidés entre 1993 et 1996. Deux
femmes se coupent les veines des poignets en août 1997 dans l'Abschiebungshaft
à Brême
.

La
violence physique est employée par la police lors des procédures
d'expulsion.
Une jeune femme soudanaise, âgée de 19 ans, est détenue
le 27 février 1999 dans les cellules des Services des frontières
à l'aéroport de Berlin-Schönefeld. Elle est attachée
par des menottes aux pieds et aux mains, sans possibilité de bouger.
Après être restée plus d'une heure dans cette position,
elle est détachée et obligée de s'asseoir
sur une barre de bois passée entre ses bras et ses cuisses attachées.
Elle est soulevée et transportée jusqu'à l'avion
en vue d'être expulsée du territoire. Des altercations violentes
se produisent entre les agents de police et la jeune femme lors de l'embarquement.
L'expulsion est suspendue. La jeune femme, qui porte des plaies ouvertes
aux articulations des mains et des pieds, et des hématomes sur
tout le corps, est présentée au Centre de traitement pour
les victimes de la torture à Berlin. Celui-ci la reconnaît
comme ayant été victime de torture, considérant que
les mesures prises allaient bien au-delà de celles qui peuvent
accompagner des contraintes étatiques. La demande de suspension
de l'expulsion de la jeune femme pour mise en sûreté de la
preuve dans la procédure pénale à l'encontre des
agents de police est refusée. La jeune femme est expulsée
le 13 mars 1999.
Le Comité européen pour la prévention de la torture
et des autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
(CPT) signale un cas de traitement dégradant au printemps 1998.
Une femme a été retenue 6 mois avec son enfant dans les
locaux de l'aéroport de Francfort-sur-le-Main, avant d'être
autorisée à pénétrer sur le territoire allemand
pour raisons de santé. La durée de ce type de détention
ne peut légalement excéder 3 semaines.
Jeannette Kamara, âgée de 18 ans, originaire de Sierra Leone
et dont la demande d'asile a été refusée, est amenée
à l'aéroport de Tempelhof, à Berlin, le 16 avril
1997. Elle n'a pas été informée de son expulsion.
Quand les gendarmes veulent lui mettre les menottes, elle proteste et
se retrouve couchée sur le sol, frappée dans le dos, étranglée
et attachée de force. Elle est ramenée en prison et expulsée
quelques semaines plus tard. Les policiers bénéficient d'un
non-lieu.
Peu
d'informations sont disponibles concernant les violences sexuelles
subies en prison. Les cas de harcèlements sexuels, verbaux ou physiques,
sont rarement sanctionnés en raison de la difficulté de recueillir
des preuves. De nombreuses femmes détenues ont subi des violences sexuelles
avant l'incarcération. La psychologue Gertrud Dotzauer, employée
à la JVA (2) d'Aichach,
en Bavière, estime que 50 à 75 % des jeunes filles incarcérées
en ce lieu ont été sexuellement abusées.
L'ancien directeur de la prison pour femmes de Bühl (Bade-Wurtemberg)
est condamné en juillet 1999 pour abus sexuels à l'égard
de détenues et corruption. Entre août 1997 et juin 1998, ce fonctionnaire
âgé de 54 ans avait incité à plusieurs reprises
une femme âgée de 30 ans à des relations sexuelles. En
échange, il a permis à la détenue, originaire de Gambie,
de téléphoner gratuitement et sans autorisation judiciaire.
En octobre 1998, deux officiers de police et quatre surveillants de la prison
de Hanovre sont arrêtés, suspectés d'avoir dirigé
plusieurs maisons closes pour les détenus et organisé un trafic
de femmes et de drogue.

Deux cas d'agressions sexuelles sont rapportés, le 28 février
et le 15 septembre 1998, à l'hôpital pénitentiaire de
Holstenglacis à Hambourg. Certaines
détenues sont agressées par des surveillants employés
en tant qu'infirmiers après avoir suivi une formation supplémentaire.
Un des gardes mis en cause se suicide, l'autre est suspendu. Le personnel
masculin est alors remplacé par des infirmières libérales.
En 1997, un gardien de la prison de Brême est reconnu coupable d'agressions
sexuelles. Les détenues ont cédé à ses chantages
pour obtenir des avantages. Le gardien est muté dans l'établissement
pour hommes.
La
législation prévoit l'Abschiebungshaft pour les
étrangères en situation irrégulière, rendant
possible leur détention, même en absence de délit.
Dans de nombreux Länder, lorsqu'une famille doit être
reconduite à la frontière, seul un membre doit être
incarcéré. Il s'agit le plus souvent du mari, en raison
des places plus nombreuses réservées aux hommes et pour
ne pas séparer la mère de ses enfants.
À la différence des migrants sans titre hommes, qui sont
presque tous détenus dans des établissements spéciaux,
de nombreuses femmes dans la même situation sont détenues
dans des établissements pénitentiaires réguliers.
La plupart des femmes incarcérées pour ce motif, sont soumises
à la loi sur l'exécution des peines, à l'exception
des Länder de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Berlin et
Brandebourg, qui disposent d'une législation spécifique.
Une seule prison est conçue pour recevoir uniquement ce type de
détenues : le Hafthaus Neuss, une partie de la JVA Düsseldorf.
À Brême, les femmes sont retenues dans des cellules de police
situées dans l'enceinte de la prison pour hommes.
Depuis 1993, des locaux sont aménagés pour la détention
d'étrangères en situation illégale dans les zones
de transit de certains aéroports. Ils sont sous la responsabilité
de la police fédérale des frontières. Le fait que
la personne ne se trouve pas sur le territoire national facilite son expulsion.
Les conditions de détention des femmes en attente d'expulsion sont
très souvent en dessous de celles prévalant pour les autres
catégories de détenues. Elles sont en général
isolées : à l'exception des établissements de Brême
et de Berlin, elles ne sont pas détenues en compagnie du reste
de leur famille. Elles rencontrent des difficultés de communication
dues à leur éventuelle mauvaise maîtrise de l'allemand.
Leur état psychologique est aggravé par le fait qu'elles
redoutent leur prochaine expulsion vers un pays dans lequel elles risquent
d'être persécutées pour des raisons politiques ou
sexistes. Le personnel des centres de détention n'est en général
pas suffisamment formé pour répondre à ces problèmes
spécifiques.
Une femme a failli être expulsée sans sa fille âgée
de 7 ans le 14 mai 1999 à Brême, au motif qu'elle avait perdu
contact avec elle pendant sa rétention. L'expulsion a été
annulée suite à des pressions extérieures.

La
loi édicte un principe de séparation des hommes et des
femmes, des mineures et des majeures, des prévenues et des condamnées.
La séparation des hommes et des femmes est prévue par l'article
140 de la loi sur l'exécution des peines. Une exception légale
existe. Dans le cas où une femme participe à un traitement éducatif
mixte, elle peut être placée dans un établissement pour
hommes. La formation mixte n'est pas appliquée dans tous les établissements.
À la JVA de Vechta, les femmes et les adolescents masculins suivent
des cours de cuisine mixtes. L'expérience de coéducation est
interrompue dans la JVA de Brême-Blockland suite à des cas de
harcèlement sexuel. À la JVA Schwäbisch-Gmünd dans
le Bade-Wurtemberg, des détenus hommes et femmes travaillent ensemble
au nettoyage et au jardinage dans la prison. L'établissement d'insertion
sociale Altengamme à Hambourg est le seul à loger hommes et
femmes ensemble.
La séparation des adultes et des mineures est prévue par
une disposition de la loi parlementaire qui réglemente la justice
pour mineures (article 92 Jugendgerichtsgesetz). Ce principe n'est
pas strictement respecté. En l'absence de lieu de détention
spécifique pour jeunes filles, celles-ci sont détenues dans
les établissements pour femmes adultes.
La séparation entre prévenues et condamnées n'est
pas toujours effective en raison du petit nombre de détenues de
chaque catégorie.
Aucune règle légale ne prévoit la séparation
entre délinquantes primaires et récidivistes. Dans les établissements
les plus importants, les administrations cherchent à séparer
les catégories de détenues. Les distinctions les plus fréquemment
appliquées concernent les détenues toxicomanes et celles
purgeant une peine de longue durée. Les plus petits Länder
passent des accords avec les autres afin que les femmes devant purger
une peine de longue durée soient détenues dans un établissement
spécialisé d'un autre Land.
Sept
établissements accueillent uniquement des femmes (3).
Les autres détenues sont incarcérées dans des établissements
mixtes. La capacité de l'ensemble des établissements s'élève
à 3 431 places au 31 août 1998. Tous les Länder
n'ont pas des établissements spécifiques pour toutes les
catégories de femmes détenues (4).
La Sarre et la Thuringe ne disposent pas d'établissements pour
les femmes condamnées. Celles-ci servent leur sentence dans les
établissements des Länder voisins, en Rhénanie-Palatinat
et en Saxe. La capacité des établissements est très
variable, se situant entre 414 pour la JVA Aichach (Bavière) et
six pour la JVA Oldenburg (Basse-Saxe). L'article 143 StVollzG prévoit
que les établissements pour la thérapie sociale et les établissements
pour femmes ne doivent pas accueillir plus de 200 détenues pour
garantir leur suivi individuel. Quatre établissements dépassent
ce seuil.
L'article
18 de la loi sur l'exécution des peines prévoit la détention
en cellule individuelle, sauf en cas de surpopulation ou lorsque l'incarcération
en cellule individuelle présente un danger pour la santé et
la sécurité des détenues. En période de surpopulation,
seule la moitié des femmes en détention a une cellule individuelle.
Selon les statistiques du ministère fédéral de la Justice,
1 699 des 3 369 femmes incarcérées au 31 juillet 1998 partagent
une cellule souvent prévue pour une seule personne. Les établissements
fermés sont plus concernés par ce problème que les établissements
ouverts. La taille des cellules et l'espace dont peut disposer chaque détenue
varient beaucoup selon l'âge de l'établissement et le nombre
de détenues. La taille moyenne des cellules de la prison de Hahnöfersand,
à Hambourg, est de 9 m2. Une cellule comprend habituellement un lit,
une chaise, une table, un placard, un w-c et un lavabo.
Les
repas sont généralement distribués 3 fois
par jour. Les administrations ont l'obligation de respecter des dispositifs
alimentaires prescrits par certaines religions. Les femmes se plaignent
souvent de la mauvaise qualité des repas, particulièrement
lorsqu'elles sont végétariennes ou suivent un régime.
Certaines prisons mettent en place des structures permettant aux détenues
d'acheter elles-mêmes leur nourriture.

Selon
l'article 20 de la loi sur l'exécution des peines, les femmes condamnées
doivent être revêtues d'un uniforme. L'administration pénitentiaire
peut leur permettre de porter leurs propres vêtements. Dans la
prison de Brême-Blockland, les femmes ne sont pas autorisées
à avoir des talons hauts ni à avoir un maquillage trop voyant.
Les
conditions d'hygiène varient beaucoup d'un établissement
à l'autre. Le plus souvent, les toilettes ne sont pas séparées
du reste de la cellule, ou seulement par un rideau, même dans les
cellules collectives. Le savon est distribué gratuitement. Les
autres articles d'hygiène courants sont vendus à un prix
très élevé. À la prison pour femmes de Hambourg,
les femmes rencontrent des difficultés pour s'occuper de leur hygiène
corporelle.
Les
infrastructures médicales sont insuffisantes, parfois communes
aux détenues mineures ou aux hommes. Le test de cancer auquel ont accès
toutes les femmes dans la société à partir de 20 ans
n'est dispensé que dans les plus grandes structures. Les préservatifs
sont distribués dans certaines prisons comme moyen de prévention
contre le sida. Ils sont interdits dans d'autres, comme à Brême,
au motif qu'ils peuvent être utilisés pour dissimuler de la drogue.
Le nombre de médecins employés par la prison est insuffisant
par rapport au nombre de détenues. Les administrations sont réticentes
à faire appel à des médecins privés, en raison
du coût supplémentaire que cela représente pour elles.
Les femmes peuvent demander à consulter un médecin de leur choix
uniquement si elles motivent leur demande et si elles paient elles-mêmes.
Aucun hôpital n'existe dans les prisons pour femmes. Si une hospitalisation
se révèle nécessaire, les détenues sont transportées
dans les hôpitaux d'autres établissements pénitentiaires
ou des hôpitaux publics.
Le secret médical est entravé. Un amendement à la loi
sur l'exécution des peines (article 182) prévoit que les médecins
soient soumis au secret médical tout en les obligeant, de même
que les assistantes sociales, à transmettre des informations au directeur
de la prison en cas de nécessité pour l'accomplissement des
tâches de la prison ou si la santé ou la vie d'une tierce personne
est en danger.
Les
femmes détenues sont globalement plus touchées par la toxicomanie
que les hommes. Le taux de prévalence est de 50 % ou plus dans
certaines prisons. La proportion s'élève à 70-80 %
des détenues dans la prison de Hahnöfersand, à Hambourg.
Selon une étude réalisée à Vechta, 76 % des
toxicomanes incarcérées échangent leurs seringues. Un
programme de distribution de seringues stérilisées est mis en
place depuis quelques années dans cette prison et dans celle de Berlin.
Les autres établissements sont réticents à reprendre
l'initiative. Les administrations ont peur de favoriser ainsi la consommation
de drogue et que les seringues puissent être utilisées comme
armes.
Dans beaucoup d'établissements, les femmes subissent un brusque sevrage
dans l'hôpital de la prison ou dans un service spécialisé
suite à l'arrestation. Seuls les établissements en Basse-Saxe
(JVA Vechta), de Berlin, de Brême, de Hambourg et exceptionnellement
en Bade-Wurtemberg proposent des traitements temporaires de substitution.
La plupart des établissements pour hommes, quant à eux, offrent
ce genre de traitement.

Entre
0,5 et 8 % des femmes détenues sont infectées par le virus
du sida selon les ministères de la Santé et de la Justice
en 1998. Le chiffre réel des malades est vraisemblablement beaucoup
plus élevé.
Des enquêtes montrent que l'emprisonnement accroît le risque d'infection.
Chez les toxicomanes emprisonnées, le taux d'infection par le virus
du sida par voie intraveineuse est de 24 %, contre 13 % pour celles
qui n'ont jamais été incarcérées. Leur taux d'infection
par les hépatites A, B et C est de 100 à 200 fois plus élevé.
Les femmes séropositives rencontrent des discriminations dans certaines
prisons. En 1996, ces femmes sont détenues dans des cellules individuelles
en Basse-Saxe, Hesse, Rhénanie-du-Nord-Westphalie et Saxe-Anhalt, même
si elles préfèrent partager leur cellule. Dans plusieurs Länder,
elles ne peuvent participer à certaines formations et travaux comme
la préparation ou le service des repas.
Les
soins gynécologiques sont généralement dispensés
par des médecins liés contractuellement aux prisons, que
les femmes détenues doivent le plus souvent consulter à
l'extérieur de la prison. L'article 76 StVollzG renvoie au Code
du travail pour ce qui est des conditions dans lesquelles les femmes
enceintes peuvent travailler. Elles ne doivent pas travailler 6 semaines
avant et 8 semaines après l'accouchement.
Les femmes enceintes reçoivent en général des compléments
de fruits et de produits laitiers, en quantité limitée et
pour une période variable. Parfois, le supplément n'est
donné que sur prescription médicale.
L'accouchement
doit avoir lieu dans un hôpital civil, à défaut dans
une maternité d'un établissement pénitentiaire. En
principe, l'accouchement n'est pas considéré comme une situation
imposant la surveillance et l'attachement de la détenue (article
65 StVollzG). Entre 1993 et 1998, des accouchements ont eu lieu dans les
Länder suivants : Bade-Wurtemberg, Bavière (45), Berlin
(5), Hesse (40), Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Saxe, Schleswig-Holstein
(5). Le nombre d'accouchements durant la détention n'est pas proportionnel
au taux de femmes incarcérées par Land en raison
des politiques différentes en matière des libérations
anticipées ou de la non-incarcération des femmes enceintes.
Les administrations pénitentiaires sont discrètes sur les
fausses couches en prison. Sur 14 Länder questionnés,
seuls 3 cas sont signalés ces dernières années.
Des
unités spécialisées pour recevoir les mères
et leurs enfants existent dans neuf établissements (5)
avec des capacités d'accueil de 2 à 23 places. Généralement,
les mères peuvent garder leurs enfants jusqu'à l'âge de
3 ans. À Aichach, les enfants peuvent rester jusqu'à l'âge
de 4 ans. La prison à régime ouvert de Vechta et la prison de
Fröndenberg accueillent les mères avec des enfants jusqu'à
6 ans, l'âge de la scolarisation.
La situation des mères et de leurs enfants varie beaucoup selon les
établissements, en fonction de l'âge, de la taille et du type
d'établissement. Avant l'ouverture de l'unité mères-enfants
à la prison d'Aichach, en Bavière, en décembre 1998,
les femmes devaient partager une cellule à 3. Aujourd'hui, cette prison
compte 10 appartements de 20 m2 chacun permettant une certaine indépendance.
Lorsque les deux parents sont incarcérés, l'enfant est placé
avec la mère ou dans un établissement spécialisé.
Rien n'est prévu pour qu'un père incarcéré puisse
garder son enfant malgré le nombre croissant de pères qui élèvent
seuls leur enfant.
Une femme allaitante détenue en Abschiebehaft s'est vue séparée
de son enfant en 1996 à Brême, sans qu'elle ait été
informée de l'endroit où son enfant avait été
envoyé. Une intervention extérieure a été nécessaire
pour que la mère et l'enfant se retrouvent.

La
législation contient un certain nombre de sanctions disciplinaires
(article 102 et suivants StVollzG) s'apparentant à des mauvais
traitements. Elles peuvent prendre la forme de restriction du temps libre,
dans les relations avec l'extérieur et le domaine du travail :
interdiction d'accès aux livres et aux journaux jusqu'à
2 semaines, mise à l'écart des autres détenues pendant
les moments de temps libre jusqu'à 4 semaines, interdiction de
recevoir des visites jusqu'à 3 mois, diminution de salaire. Jusqu'en
1998, la promenade quotidienne pouvait être supprimée, ce
qui n'est en principe plus possible, sauf pour raison de sécurité.
La punition la plus grave consiste en la mise en cellule d'isolement
pour une durée maximale de 4 semaines. L'article 104 StVollzG indique
qu'une telle cellule doit être équipée afin de recevoir
des détenues le jour comme la nuit. Des femmes détenues
de Brême et de Cologne décrivent ces cellules comme étant
absolument vides, à l'exception d'un matelas et de toilettes, sans
fenêtre ni lumière naturelle.
Les détenues disposent du droit de faire réviser la décision
concernant une sanction par une juridiction. Cette faculté est peu
utilisée en raison du coût et de la longueur de la procédure.
Selon un rapport du Comité européen de prévention
de la torture de 1996, des mesures de sécurité sont
parfois utilisées comme sanctions disciplinaires. Les détenues
peuvent être mises en isolement au titre de sécurité
préventive pour une durée maximale de 3 mois. L'accord des
autorités supérieures est seulement requis en cas de prolongement
de cette période. D'autres formes de sanctions informelles sont
utilisées, comme la suppression des jours de sortie, dont la loi
prévoit jusqu'à 21 par an.
Aucun
incident d'importance n'est signalé ces dernières
années. Certaines contestations visent à faire cesser la
dureté des conditions de détention des femmes condamnées
pour terrorisme ou à obtenir la libération de celles ayant
des problèmes de santé. Irmgard Möller, ancienne membre
de la RAF, est libérée en décembre 1994, à
la suite de plusieurs manifestations et grèves de la faim. Elle
a passé 22 ans en détention, en partie dans le quartier
de haute sécurité de la prison de Stuttgart-Stammheim.
Une détenue kurde entame une grève de la faim suite
à l'arrestation d'Abdullah Öcalan en février 1999 à
la prison de Cologne. Elle est placée en cellule d'isolement, attachée
et presque entièrement dévêtue. Elle ne peut consulter
un médecin et contacter son avocat que 3 jours après le
début de l'exécution de la mesure disciplinaire.
Les cas d'automutilation commis par les femmes ne sont pas officiellement
enregistrés.
La
composition du personnel de surveillance dépend beaucoup
des Länder et des différents établissements.
Le nombre de gardien(ne)s est de 40 pour 100 détenues en moyenne.
Il varie de 19 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie à 51 en Saxe-Anhalt,
en moyenne. Le manque de personnel surveillant s'est accru depuis quelques
années. Le personnel de la plupart des prisons n'est pas à
même de garantir un traitement personnalisé aux détenues.
Le gouvernement allemand reconnaît en 1998, que seul le travail
de maintien de l'ordre peut être assuré, au détriment
du travail social des surveillant(e)s.
Dans
la plupart des établissements, le personnel est mixte. La part
du personnel féminin est supérieure à celle du personnel
masculin. Elle se situe entre 60 et 100 %, sauf dans la JVA de Luckau
(Brandebourg), où seulement 42 % du personnel surveillant est féminin.
Les prisons en Bavière, à Brême et en Schleswig-Holstein
fonctionnent uniquement avec du personnel féminin. Lors de la fouille
corporelle, seules les femmes peuvent être présentes (article
84 StVollzG).
Aucune
formation spécifique obligatoire n'est prévue pour les
personnes qui sont affectées dans une unité pour femmes. Des
formations sur la base du volontariat sont possibles, mais elles sont limitées
par rapport aux demandes. Le ratio des assistantes sociales varie entre 1
pour 79 détenues dans le Land de Brandebourg à 1 pour
25 détenues à Berlin.
Des personnes et des organismes indépendants interviennent dans les
établissements pénitentiaires dans des champs divers, allant
de l'assistance individuelle en matière de santé, de toxicomanie
ou de questions juridiques à l'animation d'activités de groupe
de loisirs ou d'éducation. Environ 80 personnes extérieures
interviennent auprès de l'établissement JVA de Francfort III,
payées par la prison ou par les organismes eux-mêmes.

La
loi garantit aux femmes condamnées un minimum d'une heure de visite
par mois. Pour les femmes en détention provisoire, le juge ou le
procureur peut autoriser des visites d'au moins 30 minutes par quinzaine.
Seules quelques expériences de parloirs intimes existent.
Elles ne concernent en principe que les familles et les couples mariés.
Comme les établissements accueillant des femmes sont relativement
petits, les heures de visites sont limitées. Les familles doivent
venir dans des créneaux précis, ce qui est contraignant
pour elles. En raison du petit nombre d'établissements qui leur
est réservé, les femmes, et particulièrement les
jeunes, ne sont généralement pas détenues à
l'endroit de leur résidence habituelle. Cet éloignement
rend difficile le maintien des liens familiaux. Certaines prisons ne sont
pas desservies par les transports en commun, comme la JVA de Brême-Blockland,
ou se trouvent éloignées des villes, comme celle de Hahnöfersand,
située sur une presqu'île de l'Elbe.
Les
détenues ont le droit de correspondre avec les personnes de leur
choix, dans la mesure où elles peuvent assumer les frais d'envoi
des lettres (article 28 StVollzG). Le courrier des femmes prévenues
est régulièrement lu par le procureur ou le juge. La pratique
du contrôle du courrier des femmes condamnées diffère
d'un établissement à un autre. Les visites et correspondances
des femmes condamnées pour terrorisme sont particulièrement
contrôlées.
Les régimes de visites concernant l'Abschiebehaft sont restrictifs
dans certains Länder. Les visites sont toujours surveillées
en Bavière et en Rhénanie-Palatinat.
Les détenues étrangères et celles incarcérées
pour des délits de stupéfiants ont plus de difficultés
à obtenir des permissions. Certains Länder appliquent
des directives administratives considérant que ces détenues
sont généralement inadaptées à ces mesures.
La
plupart des établissements proposent la formation scolaire initiale
sanctionnée par le diplôme le plus bas (après 9 ans d'enseignement).
Seules les prisons de Bavière et de Bade-Wurtemberg dispensent des
cours d'enseignement supérieur. Très peu d'établissements
assurent des enseignements supplémentaires comme celui des langues
étrangères, de l'informatique ou de la dactylographie.
Seuls les plus grands établissements disposent de personnel éducatif.
Leurs fonctions concernent aussi bien la formation des détenues que
celle de leurs enfants incarcérés avec elles.
Le suivi d'une formation scolaire ou professionnelle n'est pas obligatoire
(article 41 StVollzG). Les participantes reçoivent une allocation calculée
de la même manière que le salaire perçu par les détenues
qui travaillent.
Les formations professionnelles proposées sont variées, mais
renvoient toujours à des métiers typiquement féminins
et peu qualifiés : couturière, coiffeuse, boulangère,
cuisinière, secrétaire, vendeuse, jardinière. Le choix
proposé dépend de la taille de l'établissement. Les plus
petits, comme les centres de Brême-Blockland, de Lübeck ou de Luckau,
n'offrent aucune possibilité de formation professionnelle, tandis que
ceux d'Aichach ou de Francfort III en offrent jusqu'à 8 différentes.
Le nombre de places en formation professionnelle pour les femmes est de 39
à Aichach pour une capacité d'accueil de 414 places, de 30 à
Berlin pour une capacité de 246 places et de 46 à Francfort
III pour une capacité de 308 places. Soixante femmes ont effectué
une formation professionnelle entre 1990 et 1994 en Bavière.
Les possibilités de suivre une formation ou de travailler sont peu
développées pour les femmes en Abschiebehaft puisque
leur durée de détention est relativement brève et les
détenues ne sont pas soumises à l'obligation de travailler.
Les seules activités recensées concernent le ménage et
le service des repas. Une somme de 1,87 DM (1 euro = 1,95583 DM) par jour
leur est versée en guise d'argent de poche, conformément à
la loi concernant les demandeurs et demandeuses d'asile.

Les
femmes détenues doivent obligatoirement suivre une formation ou
travailler (article 41 StVollzG). Elles n'ont pas le droit de choisir
un poste particulier. En cas de refus, elles encourent des sanctions disciplinaires.
L'exercice d'une activité professionnelle obéit à
différentes modalités. Le travail peut être fourni
par la prison elle-même. Les tâches sont en rapport avec le
fonctionnement de la prison : cuisine, nettoyage, blanchisserie, voire
activité de production industrielle. Les détenues peuvent
également être employées par des entreprises privées.
Le travail proposé est, en général, un travail de
manutention monotone et rébarbatif comme la mise en verre d'herbes,
le pliage de vêtements ou l'emballage de cure-dents. Certaines détenues
exercent une activité professionnelle hors de l'établissement
pénitentiaire. Ce type de travail ne concerne qu'un petit nombre
de femmes qui sont autorisées à quitter la prison pendant
la journée.
Les détenues qui ne sont pas aptes à exercer un travail
de nature économique doivent pouvoir prendre part à une
thérapie par le travail (article 37 StVollzG). Seules les prisons
de Bade-Wurtemberg, de Hesse et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
offrent de telles activités thérapeutiques.
Les postes offerts sont inférieurs à la demande. Berlin
propose 100 postes pour une capacité d'accueil de 183 places, Brême
18 pour une capacité de 31 places et Francfort 121 pour une capacité
de 230 places. L'article 200 de la loi sur l'exécution des peines
fixe à 5 % du salaire moyen le salaire touché par les détenues.
En fonction du type de travail effectué, la rémunération
correspond à une de 5 catégories dont le montant se situe
entre 1,01 DM et 1,69 DM de l'heure. Elle peut même être diminuée
si les détenues n'ont pas la rentabilité exigée (article
43 StVollzG). En cas d'empêchement de travailler, indépendant
de la volonté de la détenue, de l'argent de poche est versé
(article 46 StVollzG). La somme s'élève à 25 % du
salaire des détenues qui travaillent. Les conditions de travail
en prison n'incluent pas l'assurance sociale ou maladie.
La Cour constitutionnelle juge, en 1998, l'organisation et la rémunération
des détenues inconstitutionnelles. Elle donne au gouvernement jusqu'à
la fin de l'année 2000 pour revoir ces points. L'objectif est de
montrer aux détenues que le travail est un moyen correct de subvenir
à leurs besoins.
Le
volume d'activités proposées dépend en large partie
du nombre de femmes incarcérées.
Une détenue ne travaillant pas à l'extérieur a droit
à une promenade d'une heure par jour au minimum. Ce droit est parfois
refusé si le temps est trop mauvais ou si le personnel est insuffisant.
La JVA Schwäbisch-Gmünd sort un journal fait exclusivement par les
détenues femmes, appelé Die Weis(s)e Frau
(la femme blanche et sage). Les femmes des autres prisons doivent intégrer
leurs articles dans les journaux des prisonniers hommes.

Aucun
accès généralisé à une assistance
juridique gratuite n'est prévu. La plupart des femmes condamnées
n'ont pas de contacts réguliers avec leur avocat(e) pour des raisons
financières. Pour les femmes accusées de terrorisme, une
cloison en plexiglas peut être imposée pour les consultations
avec l'avocat(e).
L'information sur le régime général de l'incarcération
est généralement perçue comme insuffisante. Le problème
se pose particulièrement pour les étrangères qui
ne parlent pas l'allemand. Les possibilités de recevoir l'information
dépendent du bon vouloir et des aptitudes linguistiques du personnel
et des codétenues. À Brême, l'université organise
depuis la fin des années 1970 un service de conseil juridique pour
les personnes détenues à la JVA de Brême, fonctionnant
grâce à des étudiant(e)s en droit.
La
législation prévoit quelques aménagements de peines.
La dispense de peine est possible si le juge estime que la personne a
suffisamment payé les conséquences extrajudiciaires de son
acte, et si la peine encourue est égale à un an au maximum
(article 60 du Code pénal). Une personne condamnée à
une amende de moins de 360 jours-amendes ou à moins d'un an de
prison peut se voir dispensée en tout ou partie de l'exécution
de sa peine, si le tribunal considère qu'elle a uvré
pour réparer son méfait (article 46a).
Une détenue dont la condamnation est liée à la consommation
de drogue et qui doit encore effectuer au maximum 2 ans de prison peut
participer à une cure de sevrage dans un établissement extérieur
(articles 35 et 36 de la loi sur les stupéfiants). Le temps passé
dans cet établissement est déduit de la peine à effectuer
lorsque la cure se révèle fructueuse. La détenue
doit rechercher elle-même les moyens de financer cette thérapie.
La libération anticipée peut intervenir après l'exécution
des deux tiers de la peine, exceptionnellement après la moitié
(article 57 StGB). La libération anticipée d'une personne
condamnée à la perpétuité ne peut pas intervenir
avant 15 ans.
Les étrangères dont la condamnation s'accompagne d'un ordre
d'expulsion du territoire peuvent être dispensées d'exécuter
leur peine à tout moment, si l'expulsion a lieu immédiatement
(article 465a StPO). En pratique, ces femmes effectuent au moins la moitié
de leur peine, voire les deux tiers pour les toxicomanes. Cette forme
de libération anticipée n'est pas automatiquement
utilisée par les autorités.
La limite maximale des amendes imposées correspond à 360
jours-amendes. Son montant dépend des possibilités financières
des détenues (article 40 StGB). Son non-paiement donne en principe
lieu à une incarcération d'une durée équivalente
à celle de l'amende. Cet emprisonnement peut être remplacé
par un travail d'intérêt général. Les femmes
condamnées doivent elles-mêmes entreprendre les démarches
pour un tel remplacement et contacter les agences qui organisent le travail
d'intérêt général. Pour les adultes, le travail
d'intérêt général est applicable uniquement
dans ce cas précis.
L'interruption ou la suspension de l'exécution de la peine peut
intervenir en cas de troubles mentaux, lorsque l'emprisonnement fait craindre
pour la vie de l'intéressée ou que la maladie ne peut être
soignée qu'à l'extérieur de la prison (article 455
StPO). L'état suicidaire, la grossesse ou l'infection par le virus
du sida ne sont pas considérés comme des causes de suspension.
Il est toujours possible d'introduire une demande de grâce pour
ces motifs.
Si l'accusée n'encourt pas de peine supérieure à
180 jours-amendes, elle peut bénéficier d'un sursis (article
59 et 60). Le juge fixe alors la durée et les modalités
d'exécution du sursis.

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