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Les conditions de détention sont difficiles en raison de la surpopulation et de la présence de drogue. Les conditions matérielles à Limerick sont mauvaises. L'utilisation abusive des cellules capitonnées est dénoncée. L'accès aux soins thérapeutiques est insuffisant. Les détenues rencontrent des discriminations dans leur droit de visite. Les programmes de formation et le travail sont quasi inexistants. |
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Le règlement pénitentiaire, les Rules for the Government of Prisons, de 1947, est commun à tous les établissements du pays. Certaines règles spécifiant les places pour la détention des femmes sont comprises dans le Prisons Act de 1970. Le nombre de femmes détenues est de 75, dont 17 en préventive, sur une population carcérale de 2 740 personnes, au 13 juillet 1999. Soixante femmes sont détenues à Mountjoy et 15 à Limerick. Trois femmes purgent des peines à perpétuité. Parmi les femmes détenues se trouvent deux mineures. 19 femmes sont déclarées indigentes. En 1998, 903 femmes ont été incarcérées pour une durée donnée. 75 % de ces femmes ont déjà été incarcérées au moins une fois auparavant. Le nombre de femmes a doublé depuis 1988, où 44 femmes étaient détenues. Aucune demandeuse d'asile n'est détenue en prison. Elles restent dans la communauté pendant que leur cas est observé. Le
vagabondage et la mendicité sont des motifs d'emprisonnement.
Des infractions liées à la prostitution, comme le fait de solliciter,
d'importuner quelqu'un ou de refuser de partir en cas d'interpellation par
un agent de police, peuvent entraîner des arrestations. Les femmes sont
souvent emprisonnées pour non-paiement de factures. En 1994,
ce délit est la cause de la moitié des incarcérations
de femmes. Des
mauvais traitements surviennent en garde à vue. Plusieurs
femmes arrêtées en juin 1996 à Limerick dans l'affaire
du meurtre d'un policier, Mc Cabe, auraient été maltraitées.
Elles affirment avoir été victimes de mauvais traitements et
de harcèlement verbal à connotations sexuelles : menaces
de viol, remarques humiliantes. Des menaces de violences physiques, voire
d'assassinat, ont été proférées à l'encontre
de leurs parents ou amis. Une femme explique que des policiers ont menacé
de lui retirer la garde de ses enfants adoptés, et qu'ils ont tenu
des propos racistes à leur égard. Plusieurs femmes conservent
des séquelles physiques et psychologiques de leur séjour au
poste de police. Le
règlement pénitentiaire de 1947 prévoit, dans son article
6, la séparation des femmes et des hommes. Le terrain d'exercice
de Mountjoy est surplombé par une aile de l'institution Saint-Patrick
pour garçons. Quand les détenues font du sport, elles peuvent
être sujettes à des agressions verbales de la part de ceux-ci.
L'éducation peut parfois être mixte, comme la préparation
du spectacle annuel de la prison. Les relations entre les détenues sont marquées par la formation de groupes. La consommation ou non de drogue est un critère déterminant. Les distinctions entre détenues ne se font pas forcément sur le type de délit commis. Les membres d'un groupe viennent généralement de mêmes secteurs géographiques. Des groupes avec des membres d'une même famille se forment, comme c'est le cas pour les gens du voyage. Les détenues étrangères sont souvent séparées des autres. Le trafic de drogue est très développé. Les relations lesbiennes entre détenues sont tolérées par le personnel et tacitement acceptées par les autres détenues. L'homosexualité reste très peu démonstrative et peu sujette à discussions. Deux
établissements ont en charge la détention des femmes,
la prison de Mountjoy, à Dublin, et celle de Limerick. Elles datent
de l'époque victorienne. À la prison de Mountjoy, les femmes
sont détenues dans une aile de l'institution Saint-Patrick pour mineurs.
À Limerick, les femmes sont détenues dans une aile de la prison
pour hommes. La section de Mountjoy devait être remplacée en
septembre 1999 par une nouvelle annexe construite au bord du complexe pénitentiaire,
avec une capacité d'accueil de 80 places. Fin 1999, cette annexe n'est
toujours pas fonctionnelle à cause de vices de construction. Les deux
prisons sont situées en centre-ville. Les deux institutions accueillant les femmes sont surpeuplées. Mountjoy est à 120 % de sa capacité d'accueil et Limerick à 125 % en 1998. La prison de Mountjoy, conçue pour 60 femmes, en loge 72, et celle de Limerick, prévue pour 12 femmes, en accueille 15, le 24 novembre 1998. Un grand nombre de cellules individuelles sont occupées par deux femmes. L'état
de propreté des cellules à Limerick est extrêmement
mauvais. La nourriture est fournie par l'administration pénitentiaire. Les repas sont généralement préparés et distribués par les femmes détenues, sous le contrôle du personnel. Ils sont de bonne qualité et les menus sont variés. Les repas pris en commun sont très rares. Les détenues vont chercher leur repas et retournent manger dans leur cellule. Des fruits frais sont disponibles chaque jour. Des régimes spéciaux peuvent être distribués sur recommandation médicale. L'hygiène
est insuffisante. Les
traitements médicaux, notamment les programmes de désintoxication,
sont insuffisants. Les infrastructures pour le traitement des toxicomanes
font défaut. Aucun accouchement n'a eu lieu en prison depuis longtemps. Si le cas se présentait, la femme serait libérée temporairement pour accoucher dans un hôpital extérieur. Les détenues n'ont pas accès à l'avortement, conformément à la législation en vigueur dans le pays. La détention d'une mère avec son bébé est évitée le plus souvent possible par l'administration. Aucun aménagement spécial n'est prévu. Le règlement pénitentiaire de 1947 prévoit dans son article 20 que l'enfant d'une détenue peut être reçu à la prison avec sa mère, s'il est encore nourri au sein [...]. Un enfant ainsi admis ne doit en aucune façon être enlevé à sa mère sans avis médical certifiant que sa condition physique est suffisamment bonne pour qu'il puisse être déplacé. Quand l'enfant atteint l'âge de 9 mois, un rapport médical décide s'il est désirable ou nécessaire qu'il reste en détention avec sa mère, mais à part certaines circonstances spéciales, l'enfant ne doit pas être gardé en prison après avoir atteint l'âge de 12 mois. Les
règles régissant les infractions disciplinaires sont
dépassées et largement ignorées par les détenues.
La sanction principale est l'interdiction d'accès à la libre
circulation dans les couloirs le soir. Le droit de visite peut être
limité. Selon l'article 69 du règlement pénitentiaire,
les sanctions suivantes peuvent être appliquées aux détenues
: confinement ferme jusqu'à 3 jours, perte de remise de peine jusqu'à
14 jours, suspension de certains privilèges jusqu'à 2 mois pour
les femmes prévenues ou 3 mois pour les femmes condamnées. L'application
de menottes n'est pas prévue comme moyen de punition, mais de contrainte.
Les tentatives de suicide et les automutilations par coupures aux poignets ou au cou sont courantes. Une jeune femme en détention préventive à Mountjoy se suicide en mars 1996, 15 femmes tentent de se suicider la même année. 22 tentatives de suicide sont enregistrées en 1995. Selon le rapport annuel 1997 du Comité de visite auprès de la prison de Mountjoy, quatre femmes se sont tuées cette année-là. La loi prévoit la détention temporaire dans une cellule capitonnée des femmes ayant des tendances suicidaires. Les transferts des détenues suicidaires vers des institutions psychiatriques adaptées sont difficiles. La prise en charge des problèmes de santé mentale est inadéquate. Six psychologues s'occupent de l'ensemble de la population carcérale du pays. Aucun(e) psychiatre ne travaille à plein temps. Le
personnel de surveillance est mixte. Le personnel masculin ne participe
jamais aux fouilles corporelles. Durant la période d'acclimatation
à l'arrivée d'une détenue, seul le personnel féminin
intervient.
Les
programmes de réinsertion par la formation et le travail sont
quasi inexistants. Les prévenues ne peuvent participer aux formations
sans autorisation spéciale. Les condamnées ont accès
aux cours allant de l'alphabétisation jusqu'aux cours universitaires
par correspondance. Le travail rémunéré pour les détenues est pratiquement nul. Il n'est pas obligatoire. Les détenues reçoivent un pécule de 1 £ par jour, qu'elles peuvent dépenser en cantine. Les prix pratiqués y sont identiques à ceux de l'extérieur. Les
activités culturelles sont rares. Les détenues peuvent
se faire envoyer de l'extérieur des magazines et des journaux. Les entretiens avec l'avocat(e) se déroulent sans la présence du personnel. Les femmes ne reçoivent aucune information sur le régime carcéral et sur leurs droits. Une procédure formelle d'introduction n'existe pas. Si une détenue souhaite se plaindre, elle peut le faire auprès du gouverneur de la prison ou du Comité de visite des prisons. Ces institutions ont peu de crédit auprès des détenues et sont peu utilisées. Il n'existe pas d'organe d'inspection des prisons et l'ombudsman ne peut pas suivre les plaintes des femmes détenues. Les
peines alternatives sont peu développées. Le travail
d'intérêt général est très rarement appliqué
aux femmes. Le système de libération sur parole n'existe pas
dans le pays. Des amendes sont utilisées, mais elles amènent
parfois à des incarcérations par défaut de paiement.
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